Morceaux choisis...

 

EXCIT

Les clochards célestes vous invitent au voyage par le biais d’une sorte de free-rock progressif aux accents jazzy et ethniques. Ils mêlent la poésie aux atmosphères profondes et envoûtantes. Cela rappelle ce que Bertrand Cantat a pu faire avec Akosh. "Notre musique" est un long morceau découpé en trois mouvements, une longue improvisation, qui réunit huit personnes, débouchant sur un univers onirique, à la fois triste et beau à regarder. A découvrir.
Par rmch, Excit.org

MAGIC

Parfois, le meilleur moyen d’avancer, c’est de revenir vers soi, et de dégager, en regardant vers l’intérieur, une nouvelle perspective. Mais c’est aussi l’occasion de créer une dérivation dans le passé, comme à tâtons dans un labyrinthe. En reprenant une vieille piste pour mettre à jour de nouveaux trésors, on se redéfinit un peu soi-même. "Notre Musique !" est un mini-album de vingt-six minutes - un titre, trois mouvements - extrapolé d’un morceau de la précédente maquette, "Nocturne". Mais c’est là un univers autonome que Les Clochards Célestes nous livrent sans mode d’emploi, à commencer par le toucher soyeux d’une clarinette, le calme d’araignée d’une batterie jazz qui apprivoise le silence. A peine plus loin, une guitare ouvre une brèche pour la voix. Et puis, ailleurs, ce sera le putsch : l’avant-scène prise d’assaut par une basse et un piano, qui imposent un autre rapport au style et à la mélodie. Enregistré en une seule prise, ce disque semble soudain faire parler les germes du morceau d’origine, en tirer un langage total, enveloppant, et d’une puissance insoupçonnable.
Par Marie Daubert, Magic

INFRATUNES :

Notre musique ! des Clochards Célestes pourra se lire comme une référence, une remise au goût du jour, par un chemin ô combien détourné, de This is our Music du Ornette Coleman Quartet. Détourné parce que Notre Musique ! est formée par le rock qui s’allie avec le jazz pour proposer une approche singulière de ces deux musiques.
Produit d’une libre improvisation ininterrompue, Notre Clochard Céleste se déploie en un temps et trois mouvements, une seule prise qui se difracte, un premier mouvement qui donne le ton pour les deux autres au sens où il présente le thème central de la musique des Clochards Célestes et qui est moins musical que littéraire. Ce pourquoi aussi il peut être remis sans fin sur le métier, explorer cent fois, ce pourquoi il peut servir de force de cohésion à la musique du groupe. Les Clochards Célestes disent libre improvisation comme on pourrait dire libre pensée, une improvisation, une pensée incarnée dans la musique, libérée d’une certaine autorité qui pèse sur ce rock que l’on postise à outrance et qui se parodie lui-même plus qu’il ne parvient à s’offrir un nouveau destin.
À l’inverse de cette tendance, Les Clochards Célestes sont des lettrés et, ces lettres imprègnent leur musique de noblesse. Cette noblesse, leur musique en porte l’empreinte : dans la diction d’un texte programmatique, dans l’exécution de pièces harmonieuses ou bien cacophoniques, légères ou bien volontairement chaotiques. Dans la façon dont l’ensemble se tient solidement, développant une idée, une image, la conduisant jusqu’à ses conséquences les plus extrêmes, précisément, à cette extrémité où, comme on commence à le savoir, il n’y a guère plus qu’une différence nominale entre la musique et le bruit.
Cette solidarité de l’ensemble, si c’est la littérature qui la permet, elle est encore due à une entente qui parcourt le jeu des interprètes, quelque chose qui passerait dans la musique et qui ne s’entendrait pas nécessairement, mais qui donnerait consistance à cette improvisation libre. Sur scène, cette entente se voit, elle prend pour forme la circulation. Sur disque, si elle reste invisible, elle n’en demeure pas moins présente dans l’atmosphère, la densité du son, l’homogénéité du jeu des Clochards Célestes. Jouer dans la continuité d’une improvisation libre, cela veut dire sans doute : se laisser la possibilité de tout réinventer, la chance de tout recommencer si le besoin s’en fait sentir et, donc, ne pas rester prisonnier d’un format musical que l’on aurait tout d’abord choisi. C’est, en somme, se rendre toujours disponible la possibilité de l’errance.
Par Jérôme, Infratunes

A DECOUVRIR ABSOLUMENT

Si le débat du CPE va entraîner des retards dans la fabrication de nos prochains bachelier, l’écoute de ce nouvel EP des Clochards Célestes pourrait bien arrondir les angles, et faire en sorte qu’en trois mouvements les filières littéraires, mais aussi scientifiques, profitent de notre musique, pour parfaire une formation en équilibre précaire sur les pavés de nos rues. Les trois mouvements de notre musique, sont comme les points névralgiques d’une bonne rédaction, passant de l’introduction à un développement envolé pour aboutir à une conclusion qui termine le propos en l’amenant sur un autre champ. De ces trois mouvements nous resterons longtemps accrochés au deuxième, le plus incisif, rageur désinhibé peut être de contraintes formelles. Morceau de bravoure duquel un cuivre ami ressort comme un bras levé haut dans la foule, ce deuxième mouvement, contrepoids à la quiétude des extrêmes, rend l’écoute de notre musique aussi addictive que la lecture de nos Clochards Célestes, et c’est là le dernier point de ma démonstration. Célestes et furieux à la fois. Une leçon.
Par Gerald de Oliveira, A découvrir absolument.

LES NOUVELLES DE VERSAILLES

A l’heure où la scène parisienne ne jure que par le rock branché, les Converses et le tape à l’oeil, les Yvelinois des Clochards Célestes avancent à contre-courant. Remarqué en 2003 grâce à une démo prometteuse, "Nocturne", ils persistent et signent avec "Notre musique !", sorti le 3 février, après une prestation habitée, à la salle de la Tour de Voisins-le-Bretonneux. En forme de manifeste, ce nouvel album, déroutant et éthéré, ne ressemble à rien d’habituel. Les quatres garçons pas vraiment dans le vent (et c’est tant mieux) ont poussé jusqu’au bout leur sens de l’improvisation, de l’abandon, et de l’aventure. Clochards aux haillons d’étoiles, bande de copains boulimique d’art (cinéma, musique, littérature), ils se décrivent comme les petits enfants de Jack Kerouac, dont ils empruntent le sens de l’écriture instantanée et le souffle de l’improvisation. Guillaume présente "notre musique !" comme "un croisement de jazz, de musique africaine, de rock... Un album de 22 minutes en trois mouvements". On est bien loin des chansons pop de deux minutes qui font la joie des radios et des supermarchés. "Ecrire court ? Ce n’est pas notre truc, reconnaît-il. Nous gardons une grande liberté, les morceaux nous conduisent là où ils veulent." Déconstruction de la mélodie et des rythmes, instruments venus d’ailleurs, les Clochards s’annoncent comme un groupe hors format. Mathieu Durand, cheveux longs, barbes d’ermite, guitariste minimaliste et pianiste bastringue ; Luc Chastang, bassiste, trompettiste et clarinettiste aux mélodies "free jazz" ; Thibaut Durand, batteur instinctif, et Guillaume Marcerou aux touches de basse et de piano impressionnistes : un orchestre étonnant plus qu’un groupe. "Nous avons écouté beaucoup de Miles Davis, de John Coltrane, de Talk-Talk...", confie Guillaume. Mais ne cherchez pas à identifier les influences des Clochards. Digérées, intériorisées, elles renaissent dans une éruption sonore primaire (cris, gémissemts, roulements...) et rafinée à la fois ( atmosphères plannantes, phrasés de trompette suspendus dans l’air...). Le mieux, c’est encore de vous faire votre propre idée. Ils seront le 23 mars à la guinguette Pirate à Paris. Un ovni musical à suivre de près.
Par F.X. Maigre,  Les Nouvelles de Versailles

THE NOISE TIME

LES CLOCHARDS CELESTES… Ce nom est dédié à un personnage imaginaire, un sans logis de Los Angeles occupé à nettoyer les étoiles dorées d’Hollywood Boulevard. Clochard céleste, mariage antinomique qui résume en deux mots la condition humaine, la confrontation de l’infinie capacité de l’esprit à imaginer avec le principe de réalité. Ce SDF de l’astral m’évoque la déchéance de celui qui ose rêver dans une société lénifiante ayant borné les possibles, l’inévitable chute de celui qui a refusé le confort d’une prison dorée, l’inexorable mise en marge de celui qui a préféré le feu des étoiles au métal froid des stars d’Hollywood Boulevard. Ami, la liberté et son infinité de possibles effraient, acceptons donc les rêves que l’on nous donne. Je m’égare. LES CLOCHARDS CELESTES officient dans un style qui se situerait à la frontière ténue qui sépare le jazz du post rock : il suffit de se pencher sur les influences des membres du groupes pour comprendre cette prise de position musicale. On trouve entre autres SIGUR ROS, GODSPEED YOU ! BLACK EMPOROR, MILES DAVIS, JOHN COLTRANE… « Notre Musique ! » est une improvisation revisitant le thème de la première maquette DES CLOCHARDS CELESTES, « Nocturne ». Enregistré en une prise, ce triptyque est l’archétype du CD qui ne peut s’écouter par bribes tellement les trois pistes forment une unité cohérente, tellement les pièces se poursuivent avec logique et facilité. Au cours de l’écoute, on découvre différents états d’âme d’un clochard qui s’abandonne parfois à de célestes rêveries avant que de se rappeler qu’il fait froid et qu’il devra manger ce soir. Ces désillusions s’expriment par le désarroi ou le courroux. Cette rage est exprimée par un délicieux break de batterie qui, loin d’être machinal, est rendu humain par de petits cris entre libération animale et encouragement au défoulement. Cet aspect vivant de la musique est omniprésent tout au long des trois titres et c’est avec bonheur que l’on considère la distance entre « Notre Musique ! » et la froideur hype du post rock. On ressent au contraire un bouillonnement d’énergie tantôt contrôlé tantôt libéré… Que c’est bon. Un de ces déferlements musicaux se transforme en mélopée tribale sur la troisième piste, cette énergie, cette vie n’est pas sans évoquer la musique klezmer. Le clochard s’essaierait-il aux transes chamaniques afin de transcender sa situation ? Dans cet univers exclusivement musical, quelques phrases sont prononcées sur la première piste, on nous plante le décor ce qui nous aide à nous introduire dans l’univers du clochard ‘qui s’abaisse pour mieux monter’. L’écoute de cet opus donne une forte envie de voir le groupe live, on imagine les musiciens se contorsionner afin d’extraire de leurs instruments toute la frénésie dont ceux-ci sont capables. Je ne relève qu’une seule tâche d’ombre sur ce brillant opus, l’artwork que je trouve très laid… Mais puisque l’on ne devrait pas juger un livre à sa jaquette, abstenons nous d’y porter trop d’attention. Je vous conseille également de lire la section « mémoire d’outre tombe » sur le site du quartet, qui permet d’entrer réellement dans le monde des clochards et d’avoir une lecture différente de leur œuvre, une lecture peuplée des fantômes des grands poètes et penseurs. Ces clochards sont riches de références et « Notre Musique ! » est, tel l’humain, un instant d’infini.
Par Jean Fou, The Noise Times

LIABILITY

Un dimanche de mars, ensoleillé et frais. Une boîte aux lettres en fer souvent vide, qu’on ouvre par habitude. Une enveloppe en papier kraft. Un disque à l’intérieur. Un rai de lumière filtre par la fenêtre. Une cigarette. La musique. Notre Musique ! On s’imagine facilement par une journée de juin. Une journée qu’on voudrait toujours là, identique à celle de la veille, et à celle du lendemain. La perfection du temps. L’envie. L’espoir. Quelques degrés de chaleur. Dans mon rêve, je t’embrasserai.
Quelques notes de guitare. Balancées comme ça. Offertes à l’espace vide et au silence. Le combler. L’imprégner. Des bruits en arrière fond. Un peu de clarinette. Quelques légers coups sur une batterie. Se faisant plus rapides, plus intenses. Maîtrisés. Quelques mots bien articulés. « Accroupissements et regard vide ». « Recréer ce que le poète a rêvé ». « Quelques mots l’éblouissent ». « Plonges et je te suivrai. Nos rêves se rejoignent et nos routes concordent ». Les notes s’enchaînent, se croisent et s’entrecroisent. La folie. L’entêtement. L’amusement. Le ravissement. L’apaisement, relatif et momentané. La folie encore. Les cris. On imagine un ballet déstructuré. Le corps d’un homme soumis à des règles inconnues, se balançant de droite et de gauche, s’écroulant à terre, se relevant brutalement pour mieux tomber. La transe. La tristesse et l’abandon se lisent sur son visage et dans ses gestes.
Par Noémie, Liabilitywebzine.com

MILLEFEUILLE

En sortant un album ayant pour thème l’improvisation libre autour d’une de leurs anciennes compositions (Nocturne, de leur première autoproduction), les Clochards Célestes se lancent à la suite des Rachel’s ou de Tortoise dans le périlleux exercice de revisite de ces morceaux antérieurs. Résultat prometteur, bien que l’on sente que cela aurait pu être bien meilleur encore. Notre Musique ! démontre des qualités indéniables. Les quatre musiciens se trouvent très facilement entre eux, jouant à tour de rôle le moteur, l’accompagnateur ou l’élément perturbateur et l’exercice d’improvisation qu’ils se sont imposés ici est une réussite. L’ensemble est d’une fluidité remarquable, on sent une grande complicité ainsi qu’une osmose parfaite entre les musiciens. Pas plus que cet album ne puisse se décomposer en trois morceaux distincts (mais bien en trois mouvements autour d’une même thématique), on ne pourrait réduire le groupe à quatre individualités. Certes la dextérité du batteur, par exemple, est à souligner, mais jamais elle ne porte préjudice à l’ensemble. Les quatre Clochards Célestes ont une uniformité dans leur niveau technique qui leur permet de s’effacer totalement au profit de la seule jouissance procurée par la musique, contemplative et aérienne. Du cri rageur précédant le "solo" de batterie à la fin du Deuxième Mouvement aux changements brutaux de rythme du Troisième Mouvement, l’auditeur trouvera sans aucun doute de quoi se régaler. La variété et la qualité des ambiances développées, du rock instrumental contemplatif au free-jazz en passant par des moments plus noisy, ont de quoi impressionner plus d’un groupe. Malgré tout, les Clochards Célestes perdent de leur superbe par des références encore trop présentes. Au niveau de la production, une similitude trop grande à celle que l’on trouvait dans les années 70 ou chez Do Make Say Think (toutes proportions gardées bien évidement, DMST étant des intégristes du son et ayant beaucoup plus de moyens) avec des cuivres criards, une batterie percutante et des guitares très sèches est déjà un signe. Le Premier Mouvement semble un peu trop convenu au niveau des ambiances évocatrices qu’il dégage et la lecture d’un texte (sûrement de Kerouac) n’arrange pas grand chose à l’affaire. Le Deuxième Mouvement a du mal à s’élever de l’atmosphère free-jazz un peu trop tendre et que l’on aurait aimé voir plus extrême et le Troisième Mouvement, bien que le plus original, a du mal à réellement toucher et convaincre et, par moments, fait furieusement penser à DMST version Goodbye Enemy Airship..., ce qui fait que les changements rapides d’ambiance surprennent peu. L’écoute de cet opus donne une forte envie de voir le groupe live, on imagine les musiciens se contorsionner afin d’extraire de leurs instruments toute la frénésie dont ceux-ci sont capables. Je ne relève qu’une seule tâche d’ombre sur ce brillant opus, l’artwork que je trouve très laid… Mais puisque l’on ne devrait pas juger un livre à sa jaquette, abstenons nous d’y porter trop d’attention. Je vous conseille également de lire la section « mémoire d’outre tombe » sur le site du quartet, qui permet d’entrer réellement dans le monde des clochards et d’avoir une lecture différente de leur œuvre, une lecture peuplée des fantômes des grands poètes et penseurs. Ces clochards sont riches de références et « Notre Musique ! » est, tel l’humain, un instant d’infini. En montrant de réelles capacités d’improvisation, d’entrain et de communion entre les musiciens, les Clochards Célestes possèdent un jardin d’expérimentation infini. Ils partagent avec un autre groupe français, Absinthe (Provisoire), l’envie de vivre les choses, de suivre leur instinct, de chercher, toujours, un espace de liberté, se nourrissant de leurs expériences. Mais là où le second a développé dans la noirceur et "l’agression" sonore un coin plus personnel, les Clochards Célestes (qui jouent plus dans la contemplation et la rêverie) doivent eux aussi se lancer plus loin des leurs bases pour se détacher de leurs références encore trop évidentes. Si ils y arrivent, alors le futur nous réserve de bien belles perspectives.
Par Gaëtan S., Millefeuille

GRANDROCK

J’avais découvert les Clochards Célestes avec leur première demo il y a plus de deux ans. Mais après avoir vu le groupe sur scène plusieurs fois, une évidence s’imposait : la démo était largement en défaveur du groupe par sa rigidité et son coté répétitif. De concert en concert, le groupe a continué son chemin sous les étoiles, d’improvisation en expérimentation. Et aujourd’hui, il sort enfin un album digne de ses prestations scéniques. Enregistré dans des conditions live avec une superbe prise de son (parfaite pour tester mes nouvelles enceintes, des Infinity beta 40, 22.8kg la pièce, pour les timbrés que ça intéresse), on peut enfin se rendre compte du potentiel du quatuor. Un seul morceau de 23 minutes divisé en 3 mouvements (tiens, comme dans du floyd circa 70) est présent à l’appel. Et là, je retrouve enfin les sensations du live. Ca ressemble à du rock atmosphérique mais ce n’est pas du post-rock. Fausse piste. C’est libre comme du jazz, mais dieu merci, ce n’est pas du free jazz. Le groupe cherche, le groupe avance. On retrouve des fragments des morceaux précédents, que le groupe malaxe. Les instruments tournent entre les musiciens et la sauce prend. Parfois, c’est encore maladroit, certaines improvisations durent quelques mesures de trop. On n’est pas dans le génie musical mais au moins, le groupe ne fait pas du sur place. Que veulent ils dire ? Le savent ils eux-mêmes ? Peu importe. Les sens sont titillés, c’est l’essentiel. Respiration, tension, montées, descentes, spoken words et harmonie en liberté. Difficile de réduire l’expérience à un moment précis, à une mélodie ou une suite d’accords, l’ensemble forme un tout compact qu’il faut accepter dans sa globalité. Devant ce mystère, on se laisse porter jusqu’au bout, intrigués et réduits au silence. In a silent way, comme disent les anglais.
Par Manu, Grandrock

LONGUEUR D’ONDES

Aux commandes d’un rock atmosphérique et expérimental tendance Sigur Ros ou Godspeed You Black Emperor ! les musiciens qui officient ici, affichent clairement leur amour de l’improvisation. Le nom du groupe, en hommage à l’écriture de Jack Kerouac, libre de de tout carcan, est déjà en soi un véritable manifeste de leur choix esthétique. Les cinq titres convient l’auditeur à une aventure sensorielle particulièrement prégnante. Hautement recommandable !
Par Alain Birmann, Longueur d’Ondes, n°31 (été 2005)

LYLO

Le temps s’est suspendu pour écouter les mouvements de ce "free-rock" atmosphérique. Des harmonies portées par les vents solaires, hors du format FM, post-progressif et touchant.
Par un chroniqueur anonyme, LYLO

ROCKPOST

Parmi les reproches que l’on ne peut pas faire aux deux titres de la démo Soleil nocturne (Nocturne et Soleil), il y a celui d’être attendus, convenus, déjà entendus. Les Clochards Célestes jouent du post-rock, au sens où leur musique ne saurait être simplement rock, ni ne pas l’être du tout ; mais elle ne ressemble pourtant pas à celle des ténors de ce que l’on tend à considérer comme un « genre ».
Des rêves, elle a l’improbable liberté. La formation elle-même a d’ailleurs de quoi surprendre, puisque le quatuor aligne guitares, batterie, voix, basses au pluriel, mais aussi piano, trompette et clarinette. Malgré l’exotisme relatif de certains de ces instruments, ces vagabonds-là ont le bon goût de savoir ne pas se donner des airs de révolutionnaires expérimentateurs. Si leurs yeux se rivent aux étoiles, ce n’est pas pour les décrocher par quelque coup d’éclat – autant dire : les déranger. Avec beaucoup de maturité, la formation réussit à ne pas nous faire éclater son originalité aux oreilles, évitant ainsi de dissiper par le fracas de la nouveauté la torpeur dans laquelle on se laisse sombrer avec délice en sa compagnie.
La composition est toute entière commandée par l’improvisation, fait parfois songer aux errances douces d’un Keith Jarrett autant qu’à de confortables promenades jazzy. La mélodie, aérienne, se subtilise jusqu’à n’être qu’éthérée, aux antipodes de toute direction, de toute construction. Oublieux, on se laisse guider, guider à l’immobilité, à l’assoupissement, par le lyrisme raffiné et jamais grandiloquent de ces ballades qui relèvent d’un authentique art de la divagation. Avec naturel et simplicité, par petites touches subtiles, avec la désorganisation d’une pensée qui sombre dans le sommeil, se construit une atmosphère qui risque fort d’étonner par sa totale absence de densité. A l’image de la voix qui y plane parfois, tantôt récitante, tantôt perdue en un simple souffle, que l’on dirait hululement, la musique des Clochards Célestes est changeante, insaisissable. Volatile, elle enveloppe mais ne se laisse jamais véritablement retenir. Sans chercher à rien inventer, affectation bien trop épuisante, les Clochards Célestes nous offrent une musique simplement belle et douce, aussi inédite chaque fois qu’une nuit qui commence, toujours aussi surprenante tant elle est incertaine.
Soleil nocturne - cette musique ne s’écouterait-elle que de nuit, ou les yeux clos
Par Cédric Chort., www.rockpost.fr.tc